Le 15 Avril 2022

Programmer un robot, un apprentissage à la portée de tous les enfants !

Programmer un robot, un apprentissage à la portée de tous les enfants !

Interview
de Séverine Haudebourg

Professeure des écoles en maternelle et formatrice titulaire du CAFIPEMF, Séverine Haudebourg anime Problemater, un projet collaboratif entre classes maternelles et CP autour de la résolution de problèmes en mathématiques.


Autrice de
J’apprends à programmer un robot

Pourquoi est-ce important, selon vous, d’initier les enfants à la programmation dès la maternelle ?

Je rapprocherais cela de l’entrée dans l’écrit ou dans la résolution de problèmes : nous n’attendons certainement pas le CP pour les travailler ! Il en va de même pour la programmation. Les enfants, dès le plus jeune âge, sont en capacité de comprendre les bases de la programmation informatique et de s’en saisir pour explorer ou créer des situations d’apprentissage.
Depuis 2018, la programmation fait partie intégrante des compétences attendues en élémentaire. En maternelle, l’utilisation d’objets numériques est aussi un attendu : appareil photo, tablette, ordinateur… donc pourquoi pas des robots ? En apprenant à programmer des robots de sol ou sur ordinateur, les élèves vont développer de multiples compétences : langagières, logiques, algorithmiques, mathématiques, spatiales. Mais ce n’est pas tout ! Programmer, c’est également faire preuve de méthodologie, de persévérance, de créativité et de coopération… Un enseignement riche et indispensable pour les élèves d’aujourd’hui, pleinement baignés dans une culture numérique. Il serait dommage de passer à côté, je crois !

Comment percevez-vous l’intérêt et la curiosité pour cet enseignement, de la part des enseignant(e)s comme des élèves ?

En tant qu’ERUN (Enseignante Référente aux Usages du Numérique), je constate que les enseignant(e)s ont très envie d’investir ce nouveau domaine. Les formations, webinaires ou rencontres sur ce sujet ont de plus en plus de succès. En parallèle, les écoles se dotent progressivement de ce type de matériel. Depuis quelques années, il se passe vraiment quelque chose… Est-ce qu’il existe aussi un effet de mode ? Je ne sais pas. Mais si oui, c’est tant mieux ! Au-delà de l’aspect ludique de ces petits robots, les enseignant(e)s qui les utilisent voient très vite tout le potentiel et la pertinence de ces objets au sein de leur classe.
Les élèves, eux, sont immédiatement séduits, impliqués et motivés par la présence des robots. Ils ont envie d’apprendre à les faire fonctionner, à les faire se déplacer, à en tester les possibilités et les limites. C’est d’ailleurs là où l’on voit que leur rapport à l’erreur bascule positivement : ils développent une persévérance incroyable pour réussir à faire exécuter une tâche à leur robot ! Pour cela ils sont prêts à recommencer autant de fois que nécessaire. Beaucoup d’élèves se « révèlent » en situation de programmation. Je recueille énormément de témoignages en ce sens.

Apprendre à programmer, dites-vous, permet de progresser en résolution de problèmes. Pouvez-vous préciser et nous donner des exemples ?

En effet, programmer, c’est finalement apprendre à résoudre un problème. L’élève passe par différentes phases : il analyse tout d’abord la situation et le problème qui se pose (par exemple : comment faire aller le robot jusqu’à cet objet ?). Pour résoudre ce problème, il faut trouver une réponse qui convient ; ici la tâche qui doit être accomplie par le robot (avancer de deux pas, pivoter à droite puis avancer encore de trois pas par exemple). Pour cela, l’élève devra raisonner, réfléchir seul ou à plusieurs, faire des essais, corriger au besoin, tester à nouveau, dessiner, représenter la situation, verbaliser ses procédures, comprendre qu’il en existe des plus efficaces et donc plus expertes que d’autres, etc. Nous sommes bien là en résolution de problèmes ! L’élève va même jusqu’à la rédaction de la solution trouvée en élaborant le code – les instructions ou ordres – à faire exécuter au robot. La méthodologie, la planification mentale, la verbalisation du raisonnement et des procédures adoptées, la phase de codage ; tout cela participe à favoriser les compétences liées à la résolution de problème. La programmation est donc un contexte particulièrement pertinent pour transférer et évaluer les acquis des élèves dans ce domaine.

Comment s’y prendre concrètement et quels conseils donneriez-vous à vos collègues pour aborder cet enseignement avec sérénité ?

Il faut débuter très simplement, en découvrant le robot, son fonctionnement, en utilisant l’espace de sa classe, sans avoir besoin au départ d’autre chose. Le sol suffit ! Ensuite, on peut envisager de complexifier et de borner, puis de normer l’espace du robot en travaillant sur des supports quadrillés.
Si l’intérêt est là, les collègues se sentent souvent encore trop démunis pour oser enseigner la programmation à l’école. C’est pour cela que j’ai rédigé J’apprends à programmer un robot : j’ai eu l’envie d’écrire ce que j’aurais aimé trouver pour me lancer. Un guide progressif qui accompagne aussi bien les débutants de manière simple et concrète que les plus expérimentés en proposant des idées de défis et projets interdisciplinaires. L’ouvrage est très complet et flexible : il est utilisable aussi bien en petite section qu’en CP. On y trouve aussi beaucoup d’outils, d’affichages et de jeux déjà tout-prêts. Il n’y a pas besoin de prérequis spécifiques avec ces robots programmables, tout enseignant peut se lancer ! L’important pour moi reste aussi de s’amuser : élèves comme adultes. La programmation permet cela : de travailler avec exigence mais aussi avec créativité et plaisir !

Découvrez J’apprends à programmer un robot        

J'apprends à programmer un robot

Un outil complet et efficace pour apprendre à programmer des robots de sol et aborder la résolution de problèmes de manière concrète !
S’utilise avec Bee-Bot, Blue-Bot ou tout autre robot de sol présent en classe.


 

La pochette contient :

  • Le guide pédagogique

    Il présente la mise en œuvre détaillée des séquences :
    - le type d’activité et le matériel à utiliser,
    - le déroulé pas à pas des activités, les consignes à  donner,
    - les variantes en fonction du niveau des élèves,
    - des conseils pédagogiques et pratiques pour accompagner l’enseignant.

    Le guide pédagogique
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  • Le bloc de ressources pour la classe

    Tout le matériel à plastifier ou photocopier pour mettre en place les activités : photographies, cartes « vocabulaire », cartes de tri, jeux de loto, flashcards, supports d’activités, fiches autocorrectives, etc.

    En + : le bloc de ressources à imprimer ou à vidéoprojeter

Le guide pédagogique

 

Le guide pédagogique Le guide pédagogique

POUR EN SAVOIR PLUS

 

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